Informations sur le livre
TITRE : Paracuellos
Auteur : Carlos Giménez
Editeur / Collection : Audie - Fluide Glacial
Date de Parution : 2009
Public : Élémentaire
Prix : 35 €
Cote : BD-GIM
Résumé : Ce volume regroupe l’intégrale des épisodes de Paracuellos, une série composée d’histoires courtes initialement parues dans le mensuel Fluide Glacial.
Largement autobiographiques, elles racontent le quotidien d’enfants de l’assistance publique dans l’Espagne de Franco, après la guerre civile. Un quotidien fait de brimades, d’injustices et d’humiliations, dans un contexte largement marqué par le fascisme et la toute-puissance religieuse.
Genre : Bande dessinée
Mots-clés : éducation, fascisme, injustice
Travail sur le livre
Titre du (des) réseau(x) :
Une enfance pas toujours rose
Oliver Twist, Charles Dickens / Loic DAUVILLIER, Olivier DELLOYE, Delcourt
Persepolis, Marjane Satrapi, l’Association
Poil de Carotte, Jules Renard
Jésus Betz, Fred Bernard, François Roca, Seuil jeunesse
Okilélé, Claude Ponti, École des Loisirs
Pinocchio, Carlo Collodi
Caution scientifique / Note sur le(s) auteur(s) et le(s) illustrateur(s) :
Carlos Giménez a passé son enfance, de 6 à 14 ans, dans un centre d’accueil de l’institution phalangiste « Auxilio social ». Il dit lui-même que, si les histoires racontées ici ne lui sont pas forcément arrivées en personne, elles s’inspirent toujours d’événements qui se sont produits dans les différents orphelinats gérés par l’Église et l’administration franquiste : « toutes les histoires, toutes les anecdotes sont inspirées de faits réels. Je n’ai rien inventé. Tout ce que je raconte est arrivé. » dit-il en introduction de l’ouvrage. Le personnage de Pablito, passionné de bande dessinée, endosse le rôle d’avatar de l’auteur dans cette plongée autobiographique au sein de ses douloureux, voire effrayants souvenirs d’enfance.
Analyse spécifique du texte et des illustrations :
L’illustration est entièrement réalisée à la plume, avec un trait particulièrement maîtrisé d’une rare densité. Le style semi-humoristique apporte une distance tout en restant ancré dans le réel. De l’ensemble des planches se dégage donc un aspect assez sombre et sans concessions, tempéré par une grande subtilité dans la façon d’illustrer les émotions des personnages.
Les dialogues tentent de reproduire le langage et l’argot d’enfants confrontés à une violence omniprésente, sans pour autant tomber dans le piège de la grossièreté.
En dépit d’un ton assez dur et acerbe, il se dégage de l’ensemble une grande tendresse et une émotion tangible.
Intentions de l’auteur : retracer une époque trouble (et assez peu abordée dans les livres pour enfant) à travers la vie chaotique d’un enfant dans un orphelinat. Aborder l’emprise de la religion dans l’Espagne franquiste. Montrer comment s’organise l’entraide et la solidarité, mais aussi la quête du pouvoir et la mesquinerie, dans un contexte de dictature.
Ateliers / Activités
Maternelle et élémentaire :
Point de départ d’un débat sur l’éducation et les droits de l’enfant. Qu’est-ce qui a changé ? Qu’est-ce qui reste à faire ?
À partir des cases : tri d’image et classement, dégager les grandes thématiques : la tristesse, les punitions, l’entraide, l’espoir, la méchanceté, le monde des adultes...
Création d’un sociogramme de l’orphelinat : les différents personnages, leurs rapports...
La narration en BD : comment la comprendre ? Liens avec Marcel Gotlib, Enki Bilal, Lewis Trondheim...
Raconter, se raconter à travers des anecdotes qui forment un récit.
Les enfants ont travaillé sur ce livre
Ça à l’air triste, c’est écrit trop petit mais les visages sont rigolos.
Conclusion
Pourquoi ce livre dans la sélection ? A quelle(s) question(s) des enfants ce livre répond-il ? :
Ce livre apporte un regard différent sur l’enfance et l’éducation. À une époque où les droits de l’enfant et les méthodes de pédagogie nouvelle sont devenues une réalité acceptée par tous (tout du moins sous nos latitudes), il est bon de se rappeler qu’il n’en était rien il y a encore peu de temps, et que la condamnation des brimades et sanctions corporelles n’est pas un vain mot... Il répond à tous les critères fixés par les adultes (l’axe, les intentions de l’auteur). Il semble difficile de l’utiliser pour des activités et, pourtant, on en trouve... Par contre, aucun avis d’enfant sur le livre qu’on estime difficile à mettre en « libre service ».
C’est un livre d’une grande qualité éditoriale, passionnant, universel mais tout le monde n’osera pas s’en servir. Persepolis paraît plus évident à traiter avec tous les âges. Mais ce livre traite aussi de l’histoire et correspond totalement au réseau sur les sales gosses. On peut le lire sous forme d’histoires courtes, à mettre en lien avec Poil de Carotte. Un autre point positif est que l’époque est ici vue par les yeux d’un enfant, ce sont des enfants qui parlent et le trait est tendre, quand il s’agit d’eux. Aucun document ne traite de cette période dans le fonds.
Le propos du livre, très cru, peut paraître choquant au premier abord, non pas à cause des images, mais par l’atmosphère de violence et d’autoritarisme qui est mise en avant au fil des pages. Cependant, cette violence distillée par les adultes est contrebalancée par l’entraide et la solidarité de ces enfants confrontés à l’arbitraire, ce qui rejoint les discours sur le « vivre ensembles » prônés dans les écoles. Les références à la religion catholique - très influente pendant la période franquiste - sont présentes, mais restent cantonnées au niveau des habits de certains personnages : c’est la violence institutionnelle qui est en cause, plus que la religion elle-même.
Thème / Axe dans lequel le livre pourrait être classé : LES MÉTIERS (les sales gosses, l’école buissonnière)
Auteur(s) de la fiche : Amélie Danchin, Sabera Lahbib, Guillaume Bonotaux
Journée des enfants aux Jardins d’Éole, 15 juin 2011
Le 15 juin 2011 a eu lieu la Journée des enfants, un événement organisé par les mairies du 10ème et du 19ème arrondissements.
À cette occasion, le Centre Paris Lecture a mis à la disposition du public (enfants, animateurs, parents) la proposition de sélection finale, en les invitant à voter pour ou contre les livres grâce à des gommettes vertes ou rouges.
Voici le résultat de ce livre, sur un total de 128 votes d’enfants et d’adultes des CLSH (élémentaires et maternelles) Aubervilliers, Récollets, Pierre Bullet, Mathis, Sadi Lecointe, Barbanegre, Ourcq, Villette, Simon Bolivar, et d’habitants des 10ème et 19ème arrondissements.
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