Informations sur le livre
TITRE : La maison
Auteur : J. Patrick Lewis
Illustrateur : Roberto Innocenti
Editeur / Collection : Gallimard
Date de parution : 2010
Prix : 15,90 €
Cote : A LEW
Présentation de l’éditeur : Quand cette maison, construite en 1656 (la date figure sur le linteau de la porte), décide de raconter le XXe siècle, elle a déjà derrière elle une longue histoire, inscrite dans ce paysage italien, entre champs et forêts, avec son puits et ses terrasses. C’est une maison poète, qui s’exprime en quatrains joliment. Elle se laisse portraiturer au fil du siècle par Roberto Innocenti. Chaque double page fourmille de détails à lire à plusieurs niveaux : histoire des saisons au rythme de la végétation, histoire des familles - naissances, mariages, départs et deuils -, histoire du pays - exode rural, guerres et paix.
Genre : Album Documentaire
Fiche technique proposée par Véronique Duverger
Résumé :
Une maison, dans la campagne italienne, écrit sa propre histoire. Elle traverse le siècle de 1900 à 1999. Construite en 1656, retrouvée en ruines par des enfants et reconstruite, elle raconte ses habitants, ses évolutions et transformations architecturales, la guerre, le fascisme, les bonheurs et malheurs des familles qui se succèdent. Elle parle aussi des saisons, des travaux agricoles, des fêtes, des mariages et des naissances, des décès, des arrivées et des départs.
Mots clés : maison / habitat / Italie / famille / temps (durée) / saison / histoire / guerre / construction / campagne / fêtes / poésie / vie quotidienne
Titre du (des) réseaux(x) : Mutations des paysages
Jeanne de la zone / Frédérique Jacquet, Etienne Davodeau (Ed. de l’Atelier)
Ronde annuelle des marteaux-piqueurs ou La mutation d’un paysage / Jörg Müller (Ecole des Loisirs)
Une ville à travers les âges / Peter Kent (Gründ)
Les plans de Paris : Histoire d’une capitale / Pierre Pinon, Bertrand Le Boudec (Ed. Le Passage, BnF, Paris Bibliothèques, Atelier parisien d’urbanisme)
Le livre des terres imaginées / Guillaume Duprat (Seuil)
Mille ans d’un immeuble parisien : La vie des parisiens du Moyen-Âge à nos jours à travers l’histoire d’une maison / François Desgarde, Isabelle Lacombe (Parigramme)
Le livre des maisons du monde / Théodore Kalopissis (Gallimard, Découverte Cadet)
Caution scientifique / Note sur le(s) auteurs(s) et le(s) illustrateur(s) :
J. Patrick Lewis est américain, il est né en 1942. Economiste de formation, J. Patrick Lewis se consacre désormais à la littérature. Il se passionne pour la Russie et se présente comme poète. Il intervient régulièrement dans les écoles. Il est l’auteur de plusieurs nouvelles, de nombreux poèmes et c’est le deuxième album qu’il réalise avec Roberto Innocenti, après L’auberge de nulle part. Ce dernier est paru en 2002 et fait partie du fonds BCD.
Roberto Innocenti est né en 1940 près de Florence. Il quitte l’école à 13 ans et part travailler pour aider sa famille. Autodidacte, il est tour à tour vendeur dans une galerie d’art, graphiste publicitaire, affichiste, et se consacre aujourd’hui à l’illustration. Il collabore à de nombreuses maisons d’éditions internationales. Outre Les aventures de Pinocchio, il a illustré plusieurs contes dont Cendrillon, Casse-Noisette et un ouvrage de Charles Dickens : Un chant de Noël où il récrée tout un univers historique de décors à partir d’un monde réel (la Toscane du 19ème siècle pour Pinocchio ou l’Angleterre des années 20 pour Cendrillon). Il n’oublie pas, et en particulier dans cet ouvrage La maison, son enfance vécue dans l’Italie fasciste. Il a obtenu le prix Hans Christian Andersen en 2008.
Analyse spécifique du texte et des illustrations :
Mise en page : La construction de l’album est soignée et rigoureuse : après une page préfacée par la maison elle-même, datée de 2009 (soit un an avant la parution de l’ouvrage), la mise en page est toujours la même : une double page d’illustration (pleine page) succède à une petite illustration encadrée et datée en regard d’un texte de quatre vers. L’illustration de la double page vient développer et élargir un évènement qu’annonçait déjà la petite illustration encadrée et le quatrain. Une exception cependant pour les années 1943-1944 qui comportent deux petites illustrations encadrées au lieu d’une. On voit ainsi ce qui se passe dans la maison (l’occupation) et à l’extérieur (la résistance).
L’illustration : Les dessins sont précis et réalistes : costumes, objets, fêtes traditionnelles, travaux agricoles, machines-outils et armes de guerres, matériaux de construction sont représentés avec le souci du détail détail. On sent qu’une grande recherche documentaire a été effectuée et que l’illustrateur, italien par ailleurs, a su investir sa propre connaissance des us et coutumes de la société rurale italienne ainsi qu’une grande préoccupation historique.
Le texte : Les textes (mis à part la préface et les deux vers rajoutés à la fin en guise de conclusion) sont des strophes de quatre alexandrins. Ces vers de 12 pieds (bien que traduits de l’anglais) annoncent l’illustration qui va suivre par une évocation poétique utilisant des inversions de sujets, des métaphores et un vocabulaire très emprunté au registre de la nature. Ces textes, bien qu’écrits dans un style assez littéraire, racontent en même temps une vie quotidienne très concrète et une réalité historique.
Ateliers / Activités :
Remettre les planches (double pages) dans l’ordre chronologique et argumenter, ce qui change, ce qui ne change pas… dire pourquoi
Chercher tous les métiers représentés, ceux qui durent et qui se transforment et ceux qui disparaissent ; les décrire (costumes, objets, outils) ; fabriquer un glossaire des métiers
Observation de l’évolution de la maison : utilité des pièces, modernisation, agrandissements… Comparer la maison de 1900 et celle de 1999
Observation des habitants de la maison : tenter de faire un arbre généalogique de la famille, en racontant les vies des différents personnages, en relation avec les évènements historiques (prise d’indices dans le texte et les illustrations)
Repérer les références à l’Italie et faire une recherche documentaire afin de les expliquer ; en particulier la double page plongée dans la pénombre, qui est reprise en couverture.
Classer les travaux effectués par les femmes, les hommes et les enfants
Associer chaque quatrain à une illustration et argumenter
Travail sur le vocabulaire : mettre le texte en dictionnaire et classer les mots : ceux qui appartiennent au temps qui passe, aux saisons, aux émotions, à la famille
Contrainte d’écriture de l’alexandrin : réécrire une histoire connue en vers
Avec la même contrainte de l’alexandrin, écrire des moments de la vie de cette famille que les illustrations ne montrent pas ou, à l’inverse et les illustrer.
Pourquoi ce livre dans la sélection ? Dans quel axe (thème) est-il pertinent ?
Ce livre est proposé dans l’axe Équilibre et mouvement, sur le thème de la construction.
Il a l’avantage et le talent d’être transversal : l’histoire commune et quotidienne d’une famille permet de s’intéresser à l’histoire (de l’Italie mais par extension de l’Europe), à la politique, aux métiers de l’agriculture, aux fêtes païennes et religieuses…
L’intérêt de ce livre réside donc dans le fait que l’habitat est ici lié fortement aux évènements et à la vie et permet donc d’aborder l’architecture et la construction sous un angle social.
A quelle(s) questions des enfants répond-il ? (Pourquoi ? Comment ?)
Comment on fabrique des murs ?
Pourquoi il y a des fenêtres sur les maisons ?
Comment les travailleurs construisent une maison ?
Les enfants ont lu et ont travaillé sur ce livre
Avec les enfants de la BCD Lemercier (75017) / Marilyn Mercier
Ça vous fait penser à quoi ?
D’après la couverture :
A la tristesse, la mort, la peur, à une maison, à des gens qui ont froid ou peur, à un village qui est pauvre, qui est en crise économique.
Après la lecture :
A la construction, au progrès, à la peste, la maladie autrefois, à des gens qui construisent et détruisent, au changement, au temps qui passe, à ce que devient la maison au fil du temps, à l’ancien et au moderne
À qui plairait ce livre ? Pourquoi ?
A ceux qui aiment les constructions, les vieilles maisons.
Ceux qui aiment observer et regarder.
Ceux qui aiment voir le changement, le temps qui passe, pour comprendre.
A ceux qui aiment inventer des histoires car ça nous donne des idées.
Un livre pour notre imaginaire.
Un livre pour beaucoup de monde !
Que peut-on faire avec ce livre ? (À quoi ça sert ?)
Des dessins, inventer des histoires, un monde.
Inventer et créer une nouvelle maison.
Imaginer le changement futur.
Imaginer ce qui se passera pour les personnes et écrire leurs histoires.
De quoi ça parle ? (mots clés)
Maison, changement, construction, histoires, tristesse, plantes, matériaux, personnages, feuillages, campagne, temps, maison, paysans, peste, village, famine porte, malade, pauvreté, transformer, Fort, gens, enfants, petits-enfants, illustrations
Pourquoi l’auteur (la collection) nous parle de ça ?
Pour comprendre beaucoup de choses sur la construction à la campagne.
Pour observer la même maison à travers le temps qui passe à la campagne.
Pour voir le changement.
Pour comprendre le temps qui passe.
Est-ce que ce livre répond au thème ? Aux questions qu’on se pose ? (Pourquoi ? Comment ?)
OUI, TOUT A FAIT. Les constructions changent. Les matériaux évoluent : cailloux, puis tuiles, cailloux puis briques. Avant, l’eau était dans le puits et maintenant au robinet. La maison se transforme.
TOUT A FAIT : « Comment étaient les maisons avant ? », « Comment vivaient les gens dans leurs maisons ? », « Pourquoi la maison change ? »
Pareil ou pas pareil ? Surprenant ?
Pas pareil du tout ! Les autres livres parlent plus de chantier, de constructions dans les villes. Dans ce livre, on voit de belles images de campagne, de belles illustrations ; on a envie de bien les observer.
L’AVOIR OU PAS en BCD ? Important ? Indispensable ? Urgent ? Pourquoi ?
URGENT de l’avoir en BCD.
De belles illustrations, aussi bien pour les BCD et les EPL.
On a envie de le regarder de nombreuses fois ce livre sur une maison à la campagne.
Est-ce que le texte et les images racontent la même chose ? (intérêt)
Un peu mais pas trop. Pas de trop ! les illustrations sont belles. Elles nous montrent l’histoire de tout le monde à travers une maison. Les illustrations racontent plus de choses que le texte.
Revue de presse
L’avis de Ricochet
Le livre est avant tout un superbe objet d’illustration, une Å“uvre délicate et fine sur d’immenses pages pleines. Maison de pierre, nature ou petits personnages vivants, tout est rendu avec une minutie de détails qui laisse admiratif. La volonté réaliste est très forte, et convient parfaitement au thème. Il s’agit en effet de faire parler une maison – avec de jolies phrases poétiques - tout au long du XXème siècle, de la rendre humaine avec des joies, des peines, des sommeils. Construite en 1656, elle est retapée en 1905, avant que la guerre de 14-18 ne scelle son sort : sa propriétaire devient veuve, et, dans l’urbanisation des années 60, les enfants adultes de cette dernière ne souhaiteront pas y habiter. La généreuse maison s’attriste, elle qui abrita vendanges et moissons de l’entre-deux guerres, elle qui sut être un refuge pour pauvres en 1940. En 1999, elle passera enfin résidence secondaire, absolument défigurée par sa piscine, son crépi et ses nains de jardins. « Ils veulent toujours plus, c’est moins, que je demande » nous dit finalement la sage demeure : un cri pour une « slow » attitude, et un beau réquisitoire par l’image contre notre société de consommation.
(Sophie Pilaire)
Du côté des enfants...
OUI : 28 +++, NON : 17
Arbalète (BCD 4 OUI)
+ Evolution de la maison qui vit et parle comme un être humain
+ Les images permettent de comprendre
+ Très détaillé, très réaliste ; on voit bien les différentes époques
Servan (EPL 7 OUI, 1 NON)
+ On voit une ancienne maison qui change, comment est fabriqué le raisin, le jardin qui pousse ; elle change comme les gens
+ Comme la vraie vie
+ La maison parle avec des mots beaux et compliqués
Vauvenargues (BCD 1 OUI, 9 NON)
+ Images pleines de détails
+ Ecriture un peu vieille, comme la calligraphie
+ Texte poétique
- Enterrements : ça fait pleurer
- Pas beaucoup de textes
Dussoubs (EPL 16 OUI, 7 NON)
+ On n’a pas de livres comme ça qui parlent de la maison
+ Plein de détails à regarder
+ Plein de choses qui se construisent ; pas que la maison mais aussi les champs, les gens, les saisons, les arbres qui poussent…
+ Epoques différentes
+ On dirait de vraies images, presque comme des photos, comme des vraies choses de la vie ; on se retrouve dans notre époque
- Trop long
- Parle trop de guerre, de gens morts : triste
Lemercier (BCD Pas de vote)
+ OUI, aussi bien pour les BCD que pour les EPL. On a envie de le regarder de nombreuses fois
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